Le poirier fait partie des arbres fruitiers les plus populaires du verger. Très rustique, on compte en Provence de nombreuses variétés locales de poires anciennes, tendres et juteuses, à redécouvrir.

Description

  • La poire est le fruit du poirier (Pyrus communis L.), arbre de la famille des Rosaceae sous-famille des Maloideae du genre Pyrus.
  • Le poirier cultivé est un arbre originaire des régions tempérées d’Europe et d’Asie.
  • De taille moyenne, il peut atteindre dix à quinze mètres de haut et vivre jusqu’à 200 ans.
  • Il est cultivé et naturalisé dans tous les continents.
  • Les feuilles à limbe ovale, finement dentées sur le bord, ont un pétiole aussi long que le limbe et mesurent environ huit à neuf centimètres.
  • Les fleurs qui apparaissent en avril-mai sont blanches et groupées en corymbes.
  • La poire peut être déguster toute l’année
  • On les classe actuellement par période de maturation (poires d’été, poires d’automne, poires d’hiver et poire a cuire).
  • Il existe plusieurs milliers de variétés de poires, les poires de tables sont regroupées sous des appellations génériques telles que Beurré (chair fondante), Bon-Chrétien ou poire bergamote.
  • Les contraintes de la distribution moderne ont limité à une dizaine les variétés de grande culture.
  • Près de 400 000 tonnes de poires sont consommées par an en France. Elles sont particulièrement cultivée en Provence, dans le Val-de-Loire et dans le Sud-Ouest.

Un peu d’histoire…

  • Originaire de l’Asie Centrale, la culture de la poire débute plus de 4000 ans avant notre ère en Chine, se poursuit en Grèce et se développe allègrement grâce aux Romains qui, en utilisant les greffes, mirent au point une soixantaine de variétés.
  • Au Moyen-Age, le fruit est peu réputé, dur et donc consommé essentiellement cuit. Puis sa saveur et sa texture sont améliorées courant de la Renaissance. On offre alors aux rois sacrés à Reims une poire et une coupe de Champagne.
  • Au XVIe siècle le roi François 1er, lors d’un séjour à Gap, se vit offrir un plateau de ces poires locales appelées Poires Gloute qu’il trouva exquises ; en conséquence, il les fit servir à la cour de France tant il en était friand.
  • La poire est très aimée par Louis XIV qui en fait cultiver dans son jardin. A cette époque, il en existe près de cinq cents variétés.
  • Aujourd’hui, on dénombre plusieurs milliers de variétés de poires. Seulement une dizaine sont consommées et leur existence datent du siècle dernier.

Culture en Provence

  • Le verger de poiriers s’est développé dans le Vaucluse à partir des années 1933-35
  • Le verger de poiriers sont situés principalement dans le bassin de Cavaillon sur les bords de la Durance, et au nord-ouest du département, le long du Rhône.
  • Réclamant de la lumière et craignant peu le vent, le poirier s’adapte bien au climat de cette zone
  • A partir du moment où il ne subit pas de situations trop froides ou trop humides, il s’adapte à tous les climats et reste un fruitier très résistant face aux maladies.
  • Le poirier est un arbre qui préfère les sols légers et profonds et l’on évitera les sols trop calcaires autant que possible.
  • Le Vaucluse représente 12% du verger de poiriers français, essentiellement en poires d’été et principalement 2 variétés : la Guyot et la Williams.
  • Toutefois il existe en Provence de nombreuses variétés du terroir très intéressantes.

Variétés provençales

  • La poire Gloute, favorite de François 1er, était autrefois très répandue en Provence sous le nom de Crémesine mais sa petite taille et sa fragilité aux manipulations et aux transports ont précipité son abandon en faveurs de variétés plus commerciales pour la culture intensive.
  • Dans notre région, on trouvait aussi : la poire Bon chrétien d’été, la Sucre-vert, la Virgouleuse. La Sarteau, La Rouge de La Javie et la Curé cultivée en haute tige de plein vent sont encore très présentes dans les zones de montagne de notre région.
  • Parmi le grand public, plus personne ne connaît les poires à cuire. Extrêmement coriaces, presque immangeables en l’état, elles sont délicieuses une fois cuites avec du sucre. Outre la Curé, c’est le cas de la poire Brignole, de la Grise-Poule, de la Saint Germain d’hiver.
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Variétés présentes dans le verger

Synonymes
Gros-Blanquet ou Gloute de Gap

Description

  • Malgré une mise à fruit longue, l’arbre est très fertile et très vigoureux.
  • Cette variété précoce vient à maturité fin juillet-début août.
  • Le fruit est plutôt petit, de forme piriforme allongé, a une peau brillante, mince, jaune pâle ponctuée de vert clair et parfois carminée à l’insolation.
  • La chair est d’un beau blanc moiré, cassante, juteuse, avec une eau abondante et sucrée au parfum musqué, anisé.

Consommation
Elle était très recherchée par les confiseurs au XIXe siècle (avant d’être remplacée par d’autres variétés à cet usage).

Un peu d’histoire
D’origine très ancienne et inconnue la Crémesine a été cultivée depuis très longtemps en Provence et dans les Alpes du Sud.

Description
Arbre de vigueur moyenne, ayant une grande fertilité et excellent pollinisateur.
Cette variété originaire du Nord de la France s’adapte à toutes les régions, sans trop craindre les gelées. En effet, sa floraison a lieu aux environs du 25 mars, proche des dernières gelées.
Bois fort et fertilité remarquable, rustique jusqu’à -20°C.
Le poirier ‘Louise Bonne’ produit des fruits moyens, bien colorés de couleur vert clair brillant virant au jaune voire carmin au soleil,, à la peau douce et unie, à la chair fine et tendre, juteuse parfumée et sucrée.
La fructification a lieu en septembre ou octobre, mais il est préférable de cueillir le fruit début septembre, avant qu’il ne soit complètement mûr : il a tendance à blettir.

Consommation
Elle est reconnue pour son goût exceptionnel.

Un peu d’histoire
Dans le livre histoire des poires en Provence de Garidel 1715 on trouve : « La Louise

Description
Le poirier trouve une place privilégiée dans les terrains ensoleillés, légers et frais, pas trop calcaires.
A partir du moment où il ne subit pas de situations trop froides ou trop humides, il s’adapte à tous les climats et peut se cultiver jusqu’à 900m d’altitude.
Cette variété reste un fruitier très résistant face aux maladies, il n’est pas sensible à la tavelure, mais craint particulièrement l’attaque du carpocapse.
Cette variété nécessite la présence de variétés pollinisatrices à proximité, telles Louise Bonne ou Williams, pour améliorer la production.
Appartenant à la famille des poires à cuire, la poire Curé ne peut être confondue avec aucune autre à cause de la bande longitudinale qu’elle porte en son milieu.
La récolte est tardive, à partir de novembre. La pleine maturité des fruits étant de décembre à janvier.
Sa peau lisse et épaisse, d’un vert jaunâtre, granité de points noirs et verts et légèrement teinté de rouge pâle à l’insolation, renferme un parfum puissant et savoureux.

Consommation
Ces petites poires ne sont pas bonnes à manger crues à cause de leur âcreté. Une fois cuites, en revanche, elles sont absolument délicieuses!

Un peu d’histoire
Trouvée par hasard, en 1760, par M. Leroy, curé de Villers en Brenne, près de Clion (Indre), la poire Curé produit de gros fruits, piriforme allongé, à surface irrégulière, de très bonne qualité, à la chair fine et juteuse et de bonne conservation

Description
Ce poirier vigoureux à la fertilité remarquable a un nom évocateur
Cette variété donne des fruits de petite taille à longue queue.
La peau rousse claire et jaunâtre, entièrement couverte de points gris, est largement carminée à l’insolation.
Sa chair est blanchâtre, demi-fine, très cassante voir même un peu pierreuse au centre mais très aromatique, sucrée, au parfum anisé.

Consommation
Pour être mangée à maturité, elle doit être conservée au fruitier
On l’utilise plutôt comme poire à cuire, à confire ou à sécher.

Un peu d’histoire
Cette variété très ancienne n’est pas typiquement provençale mais elle est traditionnellement très présente dans notre région au même titre que la Sarteau et la Curée dans les régions alpines.

Description
La fertilité de cette variété est très grande, ne craignant aucune maladie on pourrait tenter la culture sur haute tige en plein vent car il tient bien au vent.
Productif, il a une mise à fruits rapide
Elle porte des fruits gros ou assez gros, en forme de Doyenné, ou ovoïde, tronqués ou turbinés et ventru mais réguliers en leurs pourtours.
L’épiderme uniformément fauve est rude au toucher et d’un beau vert-bronze à l’insolation.
La chair est blanche, très fine, très juteuse, très sucrée, bien parfumée pour un fruit de très bonne qualité qui arriva à maturité en octobre et novembre.

Consommation
Poire au couteau

Un peu d’histoire
Obtenue par Arsène Sannier en 1883 à Rouen, la poire Président Héron est issus d’un semis de pépin de poire Beurré d’Amanlis.

Synonymes
Bon Chrétien Williams, D’Angleterre, Bartlett, Bartlett de Boston, Guillaume, Barnet Williams, Bon Chrétien Barnets, Bartlett Williams, Delavault, Charles Durieux, Clara Durieux, Doyenné Clément.

Description
Cette variété largement produite dans la culture intensive, n’est pas spécifique de la région mais outre la qualité gustative de ses fruits, il représente un très bon pollinisateur pour la plupart des autres poiriers du verger.
Pyrus communis ‘Williams’ est un poirier facile de culture. C’est un arbre vigoureux et fertile à bois jaune et à floraison tardive.
Il peut être utilisé en espalier, en fuseau ou haute tige.
Il est peu sensible aux maladies mais préfère les sols légers, profonds et pas trop calcaires.
À la différence de la majorité des poiriers, la Williams ne peut pas se greffer sur cognassier. Il est recommandé de la sur-greffer sur Doyenné du Comice ou Beurré Hardy.
La poire Williams rouge est une variété de Williams Bon Chrétien elle est à la fois facile de culture et délicieuse à croquer.
Son fruit gros à très gros, est ovoïde allongé ou turbiné, bosselé ou un peu côtelé dans son pourtour
Son épiderme est lisse, jaune doré, pointillé de roux, parsemé de quelques marbrures fauves, surtout vers le pédicelle, parfois strié d’un peu de rouge clair à l’insolation.
Sa chair fine, fondante, sucrée, peu acidulée, très parfumée et musquée est à l’origine de son succès.

Consommation
De très bonne conservation, le fruit se cueille dès le mois d’août et se conserve parfaitement jusqu’au mois d’octobre soit dans une cave aérée, soit au réfrigérateur.
En cuisine, on recommande de l’arroser d’un peu de jus de citron pour éviter qu’elle ne brunisse lorsqu’elle est crue. Elle supporte aussi très bien la cuisson.

Un peu d’histoire
Comme souvent, les origines de cette variété sont incertaines. « Bon-Chrétien » doit son nom à François de Paule, un saint homme que Louis XI avait fait appeler sur son lit de mort pour le guérir. De Paule offrit au roi une semence de poirier de sa Calabre natale avec instructions de la planter et d’en prendre grand soin. Le poirier fut baptisé « Bon-Chrétien ».
Une fois passée en Angleterre à la fin du XVIIe siècle, la Bon Chrétien aurait pris le nom d’un jardinier nommé Williams.
Selon d’autres sources, la « Williams » est l’œuvre d’un instituteur du nom de Mr Stair Wheeler habitant à Aldermaston, issue d’un semis naturel dans son jardin vers 1796. Il aurait ensuite fallu attendre le début du XIXe siècle pour que cette variété commence à se répandre grâce à un pépiniériste du nom de Williams de Turnham Green qui aurait laissé une partie de son nom à cette catégorie de poire.
Elle fut introduite aux États-Unis, vers 1799, par Enoch Bartlett de Dorchester, Massachusetts et est depuis appelée Bartlett aux USA.
En France, c’est seulement vers 1828 que M. Léon Leclerc, ancien député de la Mayenne et pomologiste, introduisit et propagea cette variété dans les vergers français.