L'association

L’association les Vieux Vergers de Lagnes, née en 2012 est le fruit de la collaboration passionnée de nos bénévoles et du soutien de la commune et des institutions régionales, tous mués par le même désir de sauvegarder et préserver notre patrimoine fruitier local.

Un patrimoine en danger!

Les espèces fruitières, légumières et les vignes anciennes étaient connues dans le passé et les campagnes en regorgeaient. Le patrimoine fruitier traditionnel est issu d’une arboriculture extensive et jouait un rôle économique important jusque dans les années 1960. Ce patrimoine fruitier se compose principalement de nombreuses espèces locales adaptées aux conditions climatiques et pédologiques locales.

Au sein d’une même espèce, il existe de nombreuses variantes entre les différents individus (variabilité génétique). Cette diversité génétique a été façonnée par l’ensemble des processus d’évolution (migration, domestication…) et d’adaptation à des environnements très variés. Cette précieuse diversité a grandement évolué grâce au travail des hommes qui ont sélectionné, conservé et propagé les variétés qui avaient un intérêt pour eux, et ce depuis la Préhistoire. Hélas, aujourd’hui, un certain nombre de variétés anciennes sont en voie de disparition.

Pour quelles raisons?

Les principales causes de la disparition des variétés anciennes locales sont très souvent l’abandon sous la pression de l’agriculture moderne et le vieillissement des arbres.

Le déclin de la diversité fruitière intervient dès le début du XXe siècle et s’accélère durant l’Entre-deux Guerres jusque dans les années 60. Il faut en effet produire en grande quantité des variétés capables de s’adapter sur tous les sols et produisant de façon régulière des fruits faciles à conditionner et à distribuer parfois à de grandes distances.

L’industrialisation et la spécialisation de l’agriculture moderne à partir des années 60 grâce à des techniques de culture intensive et monoculture industrielle (remembrement, mécanisation, pesticides, sélection de cultivars à haut rendement de production) ont entraîné la disparition d’une partie du patrimoine génétique mondial, principalement en remplaçant les variétés anciennes et locales au profit de variétés plus modernes et génériques, souvent d’origine étrangère, à calibre homogène et peu soumises à l’alternance, à plus haut rendement économique, ou issues de croisement pour valoriser certains aspects de leur patrimoine génétique (croissance rapide, plus résistant, fruits plus juteux, plus gros…).

On comptait à l’échelon mondial près de 15 000 variétés de pommes à la fin du XIXe siècle, or il s’est avéré que la majorité des variétés obtenues depuis les années 1950, l’ont été à partir d’un panel restreint de cinq variétés : Golden Delicious, Jonathan, Granny Smith, Reinette Blanche du Canada et Red-delicious.

Quelles sont les conséquences?

Cette hybridation à outrance à partir d’un génome restreint entraîne forcément un appauvrissement génétique et explique la résistance de plus en plus faible des variétés dites « modernes » aux maladies, viroses (phytovirus) et ravageurs.

Il nous appartient de conserver et valoriser notre héritage variétal afin de lutter contre l’érosion phyto-génétique.

Non renouvelé depuis plus de 40 ans, une partie du patrimoine fruitier est menacé de disparition si rien n’est fait pour le sauvegarder car les arbres de variétés anciennes survivantes finissent par mourir, surtout quand  ils ne sont pas entretenus.

La disparition de ce patrimoine pourrait être irréversible et concerne plusieurs centaines de variétés anciennes et locales. Or, l’agriculture doit constamment s’adapter aux nouvelles conditions climatiques, à l’introduction de nouvelles espèces d’insectes, à la pollution…

L'importance de la biodiversité

La biodiversité s’avère un enjeu fondamental pour relever ces nouveaux défis et les caractéristiques des cultivars adaptés depuis des décennies et parfois des siècles sont une ressource et une richesse à ne pas négliger.


En effet, ces variétés anciennes sont rustiques et leur maintien est déterminant pour le bon fonctionnement écologique, notamment pour la conservation de la biodiversité (faune et flore spécifiques et variées, y compris espèces en déclin ou menacées d’extinction), la protection des sols et la préservation de la qualité des eaux car plus les variétés locales sont bien adaptées aux conditions climatiques moins elles nécessitent d’irrigation artificielles ou l’utilisation de produits chimiques.i

Sauvegarder les variétés anciennes

Les choix de conservation des variétés fruitières sont très limités. La majorité n’étant pas auto-fertiles, il faut les reproduire par voie végétative (greffe) et non par semis. Créer un verger conservatoire au sein du village permet donc conserver les arbres vivants pour sauvegarder la variété.

La tâche n’est pas très aisée, outre qu’il nécessite un vaste terrain, le verger conservatoire demande aussi un entretien régulier pour s’assurer de l’état sanitaire des arbres en place. Un verger conservatoire assure la pérennité des variétés en limitant l’érosion génétique et doit être conçu comme un lieu de conservation et d’observation active et non pas seulement pour archiver un patrimoine en voie de disparition. Il permet l’étude, la description et la propagation des variétés, en multipliant les vergers conservatoires on diminue également les risques de destruction et de maladie des variétés, augmentant ainsi leurs chances de survie.

Les variétés anciennes regroupent une diversité génétique dont nous sommes collectivement responsables. C’est notre devoir de les sauvegarder afin d’en transmettre la connaissance aux générations futures et participer à la préservation de l’équilibre écologique, de la biodiversité, mais également de la culture et des traditions de notre région.

Nos partenaires